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Référentiel d’Accessibilité Web | Cahier Des Charges

Par Moïse Akbaraly, le 15 janvier 2020 à 08:58

De manière générale, un référentiel doit être perçu comme un gage de qualité et non comme une obligation contraignante. Se conformer à un cahier des charges offre des avantages considérables, en l’occurrence ceux découlant du respect des référentiels d’accessibilité web.

Voyons donc quels sont les différents référentiels d’accessibilité disponibles, leur rôle et les bonnes pratiques à adopter dans l’évaluation d’accessibilité des sites internet.

Comprendre le nouveau cadre légal de la loi sur l'accessibilité numérique 2019-768. Ouverture dans une autre page, Téléchargez le webinarQu’est-ce qu’un référentiel d’accessibilité web ?


Un référentiel d’accessibilité web constitue un ensemble de règles établies pour rendre accessible le web au plus grand nombre. Ces règles encadrent l’accessibilité des sites internet et des applications mobiles.

Quelles sont les personnes particulièrement concernées par l'accessibilité numérique ?

Selon l’article 47 de la loi n° 2005-12 du 11 Février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées :

« Les services de communication publique en ligne des services de l’État, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent doivent être accessibles aux personnes handicapées ».

Le W3C a mis en place des normes à destination des éditeurs et développeurs web pour faciliter l’accès aux personnes en situation de handicap (handicap moteur, visuel, auditif, cognitif) pour que tout le monde puisse consulter les sites web le plus aisément possible.

Les personnes âgées sont également concernées par l’accessibilité numérique et des services en ligne.

Quelles sont les normes internationales d'accessibilité numérique ?

W3C (World Wide Web Consortium) : définition

Le World Wide Web Consortium (W3C) est un organisme international de normalisation web visant à assurer l’établissement des grands standards pour le web. L’objectif principal des normes W3C est d’uniformiser la création d’outils et de contenus numériques afin que tous aillent dans la même direction.

WAI (Web Accessibility Initiative)

La WAI a été introduite en avril 1997 par le World Wide Web Consortium (W3C) afin de rendre le web plus accessible, notamment auprès des personnes handicapées et des seniors.

Les missions de la WAI s’articulent autour de cinq axes :

  • Le développement technologique (nouvelles technologies au service du handicap)
  • L’établissement de recommandations et directives
  • La création d'outils pour évaluer et réparer un site web
  • L'information, la communication publique en ligne et la formation
  • La recherche et le développement

WAI-ARIA (Web Accessibility Initiative – Accessible Rich Interactive Applications)

ARIA est une extension de la norme WAI pour accroître l’accessibilité des sites web conçus à l'aide d'Ajax, HTML, Javascript et autres technologies associées. Elle a été créée pour compléter le WCAG, le HTML ne proposant pas de fonctionnalités permettant de produire du contenu dynamique.

Bon à savoir

Les développeurs web utilisent des applications internet « riches » comme Javascript pour créer un contenu dynamique, car impossible avec HTML seul.

Mais souvent ces interfaces ne sont pas accessibles aux utilisateurs ayant des déficiences et utilisant des dispositifs d’aide technique comme les lecteurs d’écrans. Grâce à l’ajout des marqueurs de sémantique et de métadonnées aux contenus HTML, l’interface et le contenu deviennent plus accessibles.

WCAG (Web Content Accessibility Guidelines)

Les WCAG sont incontestablement le référentiel le plus populaire, voire le plus important. Plusieurs référentiels nationaux ont été créés à partir des critères WCAG - à l’instar du RGAA en France.

Cette réglementation définit par le W3C comprend un ensemble de normes réparties sur 3 niveaux de conformité : A, AA, AAA (plus le niveau est élevé, plus les critères sont rigides, plus le site est accessible).

La dernière version, le WCAG 2.1, a été proposée pour pallier les lacunes du WCAG 2.0. Mais elle s’articule toujours autour des 4 règles principales :

  • Perceptible - les contenus numériques et les outils doivent être proposés à l'utilisateur de façon à ce qu’il puisse les percevoir, et ce, par tous les sens
  • Utilisable - les éléments de l'interface utilisateur et de navigation doivent être utilisables
  • Compréhensible - les informations et l’utilisation de l'interface utilisateur doivent être compréhensibles
  • Robuste - le contenu doit être créé afin qu’il soit interprété de manière fiable par un grand nombre d'agents utilisateurs, quel que soit l’outil de navigation utilisé (et ses évolutions futures).

Image illustrant les normes internationales d'accessibilité numérique

L'IA au service du handicap. Balisez vos PDF grâce à notre solution PDF Accessible. Ouverture dans une autre page, demandez un devis.ATAG (Authoring Tool Accessibility Guidelines)

ATAG fixe les règles d’accessibilité pour les outils de création de contenu web comme les CMS (Content Management System) ou logiciels de création de sites. Les Web Content Accessibility Guidelines sont les standards qui encadrent la mise en conformité accessibilité de tous les contenus disponibles sur le web, via tout support (mobile, tablette, borne tactile, desktop, ...).

UAAG (User Agent Accessibility Guidelines)

Les UAAG sont destinés aux développeurs d’agents utilisateurs, ces logiciels utilisés pour accéder au contenu web tels qu’un navigateur.

XAG (XML Accessibility Guidelines) :

Ce sont les règles concernant l’accessibilité des applications XML.

Le RGAA, en France

La DPMA (Direction du Personnel, de la Modernisation et de l’Administration, rattachée au Ministère de l’Économie et des Finances) a créé le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité, anciennement le référentiel général d’accessibilité pour les administrations), basé sur le WCAG. Ce document permet aujourd'hui de se mettre en conformité avec les obligations légales du décret de juillet 2019 et à la directive européenne de 2016.

Bon à savoir

BrailleNet, association française militant pour l’accès numérique des personnes handicapées, a apporté sa pierre à l’édifice dans la rédaction du référentiel général d’accessibilité RGAA. Elle a développé son propre référentiel, Accessiweb, toujours en partant du WCAG.

Accessibilité web : normes et bonnes pratiques pour des sites accessibles

Plutôt que de vous faire une liste rébarbative de ce vaste ensemble de critères, il est préférable de se concentrer sur les grands principes relatifs à l’accessibilité des services proposés. Cette approche vous permettra de faciliter la mise en conformité de votre site.

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut un site web pour tous ; le fait de mettre en place une solution pour une personne handicapée est loin d’être une bonne idée. L’approche all inclusive ne consiste pas à restreindre les techniques d’accessibilité à une catégorie d’utilisateur en particulier.

À savoir, une personne âgée dont les capacités diminuent peut manquer d’autonomie, et avoir des déficiences visuelles ou auditives.

Organisation de l’information

Des pages visuellement propres

On doit éviter d’alourdir les pages, cela est mauvais pour toutes les catégories d’utilisateurs - et pas seulement pour les personnes handicapées. Des informations mal structurées n’encouragent pas les internautes à poursuivre leur lecture, ce qui nuit au trafic d’un site web.

Un contenu bien structuré

Il est important de bien organiser son contenu avec l’utilisation de différents niveaux de titre (H1, H2, H3…). L’utilisation de lien d’évitement du type « Aller au contenu » est également préconisée. Ce dernier pointera sur une ancre placée au début de l’information pertinente.

Le but est de proposer une navigation aussi fluide que possible à travers un agencement de page optimal.

Quoi qu’il en soit, tout doit normalement être en ordre du moment que les normes informatiques et techniques en vigueur sont respectées.

Les liens et les éléments d’interaction

Les couleurs

L’objectif ici est d’utiliser judicieusement les couleurs, trouver le juste milieu entre l’aspect esthétique et la lisibilité ; ce qui est beau n’est pas forcément intéressant en matière de lecture web.

En outre, l’optimisation du contraste entre le premier et l’arrière-plan est indispensable. Pour que votre premier plan soit correctement perçu, vérifiez que sa couleur est contrastée par rapport aux couleurs de fond. Des outils comme Color Checker peuvent être utilisés pour évaluer les contrastes.

Les illustrations visuelles

Les illustrations visuelles (images, photos, pictogrammes, …) se déclinent en deux catégories :

  • Les illustrations informatives - donnent une information pertinente au visiteur (proposer une alternative textuelle pour ceux qui ne peuvent les voir correctement : renseigner l’attribut « alt » du tag « <img> » avec un texte décrivant l’image).
  • Les illustrations décoratives sont agréables, mais ne servent à rien si votre visiteur a une déficience visuelle. Créer l’attribut « alt » et le laisser vide ; cela indiquera au lecteur d’écran que l’illustration n’est pas informative.

Les animations

Attention à une mauvaise utilisation des animations qui pourraient nuire à l’expérience utilisateur. Quelques bonnes pratiques à adopter pour optimiser ces systèmes de transition :

  • Minimiser les changements fréquents sur le site web,
  • Éviter les pages qui se rechargent et les liens qui s’ouvrent dans d’autres onglets sans prévenir le visiteur,
  • Ne pas lancer automatiquement une vidéo ou un son,
  • Proposer des boutons de contrôle (pause, stop, lecture) pour que l’utilisateur puisse gérer les actions en toute autonomie,
  • Laisser écouler plusieurs secondes entre chaque changement sur les bandeaux clignotants et les présentations animées,
  • Oublier les panneaux fluo qui clignotent à 5 images/seconde,
  • Oublier les Gifs, car ils ne sont pas accessibles et leur mise en accessibilité est trop complexe.

Image illustration sur l'évaluation du niveau d’accessibilité de votre site web

Évaluer le niveau d’accessibilité de votre site web

Utiliser des outils d’analyse de l’accessibilité web

L’utilisation d’outils peut vous aider à détecter certains problèmes d’accessibilité numérique. Citons notamment quelques-uns des meilleurs outils disponibles :

  • Wave
  • Accessibility Developer Tools (plugin Chrome)
  • Light house
  • Axe
  • Outils de vérification des contrastes : Contrast Checker

Solliciter des experts en l’accessibilité web

Selon ce qui précède, les outils sont sans aucun doute nécessaires pour mesurer l’accessibilité d’un site web. Malheureusement, tout ne peut pas être décelé par ces solutions automatisées. Après tout, ce ne sont que des robots, donc ils sont limités dans leur potentiel de vérification. D’où l’importance d’une intervention humaine !

Faire appel à des experts peut vous aider à régler chaque problème au fur et à mesure qu’ils se présentent. Pour garantir une efficacité optimale, un spécialiste dans la mise en accessibilité des sites internet peut vous accompagner dans toutes les étapes de votre évaluation :

  • Vérifier la conformité au référentiel des services numériques
  • Identifier les erreurs ergonomiques et/ou éditoriales
  • Vérifier la pertinence d’alternatives

Évaluer par le biais du user testing

Enfin, vous pouvez faire appel à des testeurs, via des plateformes comme User Testing par exemple. Les plateformes User testing vous mettent en relation avec des personnes correspondant à votre cible pour tester le potentiel d’accessibilité de votre site en donnant leur avis en live.

Les tests sont filmés par webcam. Seul bémol : les testeurs pour évaluer l’accessibilité des sites ne sont pas des professionnels.

Les sites web du futur se veulent 100 % accessibles et conformes aux référentiels. Voilà pourquoi il est grand temps d’assurer la mise en conformité de votre site dès maintenant en faisant appel à un partenaire qualifié et expérimenté en matière d'accessibilité web.

Interview Spécialiste :   Loi sur l'accessibilité numérique 2019-768 : Comprendre le cadre réglementaire et les obligations grâce à l'avocat Guillaume Flambard.   Ouverture dans une autre page Téléchargez le webinar

 

Moïse Akbaraly

Moïse Akbaraly

Diplômé de l’ESC Rennes et de l’Open University, Moïse co-fonde Ipedis avec Jackir en 2006. Après une expérience à Londres dans la gestion d’actifs, Moïse reprend du service au sein d’Ipedis en 2012 pour diriger les équipes conseils et commerciales. Il accompagne au quotidien les clients pour améliorer l’accessibilité et faire bouger les lignes dans l’intérêt du plus grand nombre. Il réinvente la proposition de valeur pour ancrer l’accessibilité dans les enjeux d’aujourd’hui et demain. Co-fondateur et Directeur associé, il dirige les équipes Conseil, Marketing et Commerciale.

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