L’accessibilité web est un vaste sujet qui peut paraître assez complexe à appréhender de prime abord. Et qui ne devrait pourtant pas l’être !
Sujet sociétal qui adresse des enjeux forts d'actualité : digitalisation des outils, inclusion numérique, égalité des chances, prise en compte des handicaps, … Avec un peu d’aide et de méthode, il peut et doit être intégré au cœur de la roadmap digitale des entreprises.
Afin de vous donner quelques clés indispensables pour débuter dans le monde de l’accessibilité numérique, nous avons regroupé dans une FAQ dédiée toutes les interrogations que vous vous êtes déjà posées.
L’accessibilité numérique c’est “Mettre le Web et ses services à la disposition de tous les individus, quel que soit leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales” (Tim Berners Lee - Directeur du W3C).
En pratique, c’est faire que tout ce qui est numérique soit conçu et développé pour que les personnes en situation de handicap puissent l’utiliser.
2/ Quels types de handicaps sont concernés par l'accessibilité ?
Tous les types de handicaps sont concernés :
Pour pallier ces handicaps, des solutions devront être mises en œuvre comme la visibilité de la prise de focus sur les éléments interactifs pour permettre aux utilisateurs de se situer sur la page, des liens d’évitements, des alternatives textuelles ou sonores aux images et vidéos, une navigation possible au clavier, des contrastes forts pour les couleurs, ...
Bien qu’elles n’ont pas accès à l’information visuelle, les personnes non-voyantes ont des possibilités pour naviguer sur le web. Elles utilisent un clavier pour naviguer et un lecteur d’écran qui va retranscrire par synthèse vocale les contenus affichés sur l’écran. Par exemple, elles peuvent accéder à la description d’une image si celle-ci possède une alternative textuelle. L’utilisation du lecteur d’écran peut aussi être couplée à un clavier “afficheur” braille.
Jaws, VoiceOver, TalkBack, ou encore NVDA font partie des lecteurs d’écran les plus connus.
Les utilisateurs malvoyants ont également la possibilité d’agrandir le texte ou de modifier les couleurs pour renforcer les contrastes.
Au niveau européen, la directive (UE) 2016/2102 relative à l’accessibilité des sites internet et des applications mobiles des organismes du secteur public, vise à rendre les biens et les services numériques plus accessibles à tous, et notamment aux personnes en situation de handicap. C’est de cette directive que découle la norme EN 301 549 spécifiant les règles d’accessibilité pour les biens et services numériques.
En France, le RGAA est le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité à suivre. Il se base sur les Web Content Accessibility Guidelines éditées par le consortium W3C.
Le RGAA 4.1 est composé de 13 thématiques et de 106 critères qui proposent des solutions pour répondre aux problématiques graphiques, éditoriales et techniques.
Pour les applications mobiles, il faudra directement faire référence aux WCAG et la norme EN 301 549 qui découle des WCAG.
Afin de garantir une haute couverture qualité, des tests d’accessibilité manuels devront être couplés à des tests automatiques sur différents types d’appareils et de technologies d’assistance.
Plusieurs axes de travail sont à mettre en place.
Dans un premier temps à court terme :
A moyen terme :
A plus long terme :
Rendre un support accessible ne l’empêche pas de garder un design et un graphisme en accord avec les exigences de l’enseigne. Un site web, une application mobile, un intranet, … peuvent tout à fait être accessibles et élégants.
Les deux ne sont absolument pas incompatibles. En effet, l’accessibilité numérique n’a pas vocation à brider la créativité. Ainsi, il n’y a pas de couleurs ou de styles interdits par l'accessibilité web. L’important est que les éléments soient perceptibles, utilisables, compréhensibles et que le code soit robuste. La conception de sites accessibles ne signifie pas créer quelque chose de “moche”. Toutefois, certaines adaptations pourront être mises en place dans le cas de non-conformité à certaines obligations légales du RGAA.
Le Décret de loi 2019-768 étend l’obligation d’accessibilité du secteur public au secteur privé, notamment les entreprises générant un chiffre d’affaires annuel de plus de 250 millions d’euros.
Le mise en conformité passe par la publication de plusieurs documents et notamment, de :
Bien que le RGAA soit une retranscription des WCAG, être conforme au RGAA ne signifie pas être conforme aux WCAG. En effet, les WCAG contiennent des éléments AAA (triple A) qui ne sont pas présents dans le RGAA car le niveau légal à atteindre en Europe est le niveau AA (double A). Toutefois, si vous êtes conforme WCAG, vous êtes conforme RGAA.
Ces outils ne prennent pas en considération la pertinence de certains critères. Ils chercheront seulement leur présence d’où la possibilité d’avoir des faux positifs. Par exemple, ils ne peuvent pas forcément dire si une image est décorative ou informative.
Comme tout projet, il faut simplement garder à l’esprit qu’en prenant en compte l’accessibilité web en amont dans la stratégie globale de l’entreprise, le travail nécessaire sera intégré dans le budget global de son projet web, sans surprise.
Dans le cas inverse, où par exemple un outil numérique est mis en conformité après sa mise en ligne, alors les développements pourront prendre plus de temps, plus de ressources et plus de budget.
Un budget planifié est un budget maîtrisé.