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Fracture numérique : Quelles Conséquences sur l’Accessibilité ?

Rédigé par Moïse Akbaraly | 5 février 2020 à 08:11

La fracture numérique est plus que jamais d’actualité, une situation inégalitaire dans laquelle les laissés-pour-compte de l’écosystème numérique doivent supporter avec résignation. Alors, où en est-on actuellement ? Focus sur la fracture numérique en France.

À l'heure du télétravail, cette situation ne profite pas à tout le monde ; l'accès aux outils, aux contenus et aux services en ligne n’est pas équitable.

En effet, difficile d’imaginer notre vie actuelle sans écrans et connexion à haut débit pour télétravailler, faire ses courses, étudier, regarder des séries, accéder aux réseaux sociaux ou encore rester en contact avec ses proches.

Pourtant, des millions de Français se retrouvent « piégés » par cette situation ! C’est vous dire les problèmes auxquels doivent faire face les personnes touchées par l’exclusion numérique.

C'est un manque d'accès au matériel informatique à cause de difficultés, voire d'incapacités, à utiliser l'outil numérique qui est observé.

Alors, comment accéder au « tout à distance » quand on est totalement déconnecté ? L’exclusion sociale s’accentue, un constat qui devrait donner du grain à moudre aux principaux acteurs concernés afin de lutter contre cette discrimination.

Qu'est-ce que la fracture numérique ?


La fracture numérique (Digital Divide en anglais) se caractérise par un genre de fossé séparant les personnes qui ont accès aux informations sur le web et celles qui sont privées de ces ressources numériques.

En effet, l’accès aux nouvelles technologies numériques s’avère indispensable pour une intégration socio-économique réussie. Sans accès équitable aux informations, une personne non connectée se retrouve pénalisée.

Réduire la fracture numérique : un vrai défi pour toutes les sociétés

Plusieurs raisons expliquent cette inégalité, notamment la disparité en matière de connexion internet.

La loi n° 2009-1572 du 17 décembre 2009 relative à la lutte contre la fracture numérique est entrée en vigueur en partie pour la prévenir de l'apparition d'une fracture numérique dans le très haut débit.

En plus de l’obligation légale, la fracture numérique constitue un enjeu politique et social majeur. Le président sortant, François Hollande, avait prévu le Plan France Très Haut Débit (plan THD) pour que tout le monde puisse bénéficier du très haut débit d’ici 2022.

Son successeur, Emmanuel Macron, compte prendre le relais afin que le territoire tout entier ait accès au haut débit d’ici 2020. L’objectif du chef d’État est de faire en sorte que cette transition numérique ne soit pas vue comme « la mise à l’écart de la société contemporaine de millions de nos concitoyens ».

Quelques statistiques sur la fracture numérique en matière d'accessibilité

L’« illectronisme », selon le Syndicat de la presse sociale (SPS) dans son livre blanc, concernerait aujourd’hui 11 millions de Français (soit un peu plus de 20 % de la population).

18 % des adultes démunis se retrouvent bloqués en cas de difficulté (les dysfonctionnements, les problèmes techniques, les délais d’attente…) ; un adulte sur 5 éprouve des difficultés à accéder aux outils numériques.

Écart observé dans la fracture numérique générationnelle

Le rapport du SPS place les personnes les plus âgées comme les plus démunies - 27 % des 60 ans n'utilisent jamais internet, même chose pour les plus de 80 ans (42 %).

Mais il serait maladroit de se concentrer uniquement sur la fracture numérique générationnelle. Force est de constater que les plus jeunes souffrent aussi de l’« illectronisme » dans certains cas.

Selon un rapport de l’Insee en 2019, un peu plus de 21 % de la population [de plus de 15 ans] n’arrive pas à communiquer via internet.

Et bien que l'illectronisme est plus considérable chez les retraités, les données présentées ici concernent les personnes de 15 ans et plus, en France hors Mayotte.

Ce chiffre représente les personnes n'ayant pas de compétences en :

– Recherche d’information (sur des services marchands, administratifs…)

– Communication (envoyer ou recevoir des courriels…)

– Résolution de problèmes (accéder à son compte bancaire par Internet, copier des fichiers…)

– Usage de logiciels (traitement de texte...).

En outre, le baromètre du numérique 2018, du secrétaire d'État en charge du Numérique, enregistre un écart de 53 % se situe entre les 18-24 et les plus de 70 ans.

En 2018, 98 % des jeunes sont connectés tous les jours contre 45 % des plus de 70 ans - même si 20 % étaient connectés quotidiennement en 2015.

Près de 7 millions de personnes privées d’une bonne connexion internet

Le débit internet, à juste titre, est un bel exemple de cette accentuation des clivages.

D’après une étude de l’UFC Que-Choisir sur le débit internet en France, une personne sur dix n’a pas une bonne connexion.

L’association confie que 20 % de la population française ne disposait pas de haut débit en 2017, dont plusieurs personnes privées d’accès à une connexion de qualité minimale (plus précisément, 6,8 millions de personnes).

Dans certaines zones, internet n’est pas ou presque inaccessible (zones blanches et zones grises). 18 % souffrent d’inaccessibilité en fonction de leur zone d’habitation.

Le rapport « dématérialisation et inégalités d’accès aux services publics » du Défenseur des droits cite 541 communes françaises se trouvant dans les zones blanches.

En outre, les personnes illettrées (7 %) sont également touchées par la fracture numérique.

6 personnes sur 10 manifestent un désintérêt à se former pour apprendre à utiliser les outils numériques.

Celles-ci sont soit d’un âge avancé soit elles souhaitent suivre une formation gratuite. 6 % seulement pourraient investir pour apprendre à utiliser un ordinateur.

Comment réduire la fracture numérique?

Plutôt que de miser sur le déploiement de la fibre, l’UFC Que-Choisir propose d’améliorer le processus de modernisation des réseaux existants ADSL/VDSL2.

En effet, l’organisation voit le déploiement de la fibre illusoire alors que plusieurs foyers n’accèdent déjà pas à une connexion internet de bonne qualité.

Ce qu’elle préconise, c’est l’accès à des données plus précises sur la fracture numérique pour se faire une meilleure idée de la situation actuelle des réseaux de l’internet fixe.

De plus, il faudrait que l’état travaille de concert avec les FAI pour développer une solution plus profitable.

Nous avons une identité physique et une identité numérique. Malheureusement, beaucoup de lacunes subsistent quand il s’agit d’améliorer et de protéger notre identité numérique :

  • Usurpation d'identité
  • Vol d'identité
  • Accessibilité numérique
  • Piratage des comptes bancaires en ligne

Établir sa stratégie autour de l’accessibilité numérique

L’accessibilité numérique fait partie intégrante de la transformation digitale d'une entreprise. De ce fait, des solutions doivent être mises en place pour aider les personnes en situation de handicap.

À commencer par le respect des normes d’accessibilité WCAG 2.1 ou bien des textes accompagnant une vidéo à disposition d’un malentendant pour comprendre le script.

Concevoir des sites 100 % accessibles pour réduire la fracture numérique

L’accessibilité web, à la base destinée aux utilisateurs en situation de handicap, s’est étendue à l’ensemble des citoyens. À savoir, les personnes âgées et les utilisateurs sans handicap particulier.

Pour faciliter la mise en accessibilité, des normes ont été établies par les WCAG et le référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) afin d’éviter que les citoyens se sentent injustement lésés.

Avec un contenu conforme, tout utilisateur - indépendant de sa situation - pourra se former, travailler, s’informer, et se divertir.

Les entreprises ont tout intérêt à respecter les règles de l’accessibilité et à créer des sites 100 % accessibles pour toucher un maximum de cibles et éviter toute discrimination.

L’intelligence artificielle à la rescousse ?

Le syndicat de la presse sociale propose d’intégrer l’intelligence artificielle (IA) et les interactions vocales dans la stratégie d’accessibilité.

Une personne illettrée ou souffrant de handicap moteur pourra avoir accès aux services en ligne en communiquant oralement avec son ordinateur ou smartphone. Par exemple pour la déclaration de revenus en ligne.

Ipedis s’engage dans la lutte contre la fracture numérique

Dans le cadre de cette campagne, Ipedis travaille sur des solutions personnalisées pour vous aider à toucher un maximum de personnes à travers un contenu optimisé et accessible.

Notre accompagnement dans une stratégie de mise en conformité, repose sur plus de 20 ans d’expérience dans l’accessibilité numérique, en France et dans le monde.

Le but étant (il est bon de le rappeler) de combattre l’exclusion accrue au sein de l’écosystème numérique.

In fine, tous les utilisateurs doivent percevoir, comprendre, naviguer et interagir sur le web.