Notre série de portraits d’équipe se poursuit avec l’interview de Jean-Claude Castets, Directeur du pôle Conseil Ipedis. Focus sur son parcours, son métier, et sa vision de l’Accessibilité Numérique.
Géraldine : Est-ce que tu peux nous parler de toi ?
Jean-Claude : Je travaille depuis 20 ans en ergonomie UX. À l’époque ; on appelait ça : l’ergonomie des IHM (Interactions Homme-Machine). L’UX était encore à son stade embryonnaire.
Je suis formé à l’accessibilité numérique depuis plus de 6 ans. J’ai passé la formation Braillenet en 2013.
J’ai un parcours en sciences humaines : physiologie du travail/ergonomie santé au travail, psychologie cognitive, sociologie des organisations et conduite du changement sans oublier l’ergonomie informatique.
En matière de personnalité, j’ai des convictions. Mais je ne suis pas un avocat.
Mon but est de concevoir des outils en prenant en compte les besoins des personnes en situation de handicap. Des outils qui considèrent la globalité des situations et qui soient faciles d’utilisation pour tous.
Qu’est-ce qui t’a le plus motivé à travailler chez Ipedis ?
C’était une belle opportunité pour moi d’intégrer l’équipe de Ipedis. Je vois le poste de Directeur Conseil comme un poste en constante évolution.
Si tu nous résumes en quelques mots ton métier et tes missions ?
J’encadre le département Conseil avec l’aide de Marwa, consultante Accessibilité Numérique. J’organise en priorité l’organisation du pôle côté projets clients, ainsi que l'accompagnement des consultants et leur montée en compétence.
Côté opérationnel, outre la gestion des réunions, je peux travailler sur différents livrables tels que :
Toi qui a un parcours qui mêle UX et Accessibilité Web, est ce qu’il y a des similitudes entre les deux ?
L’audit UX est moins formel. Du moins, en France, l’évaluation UX est basée sur des critères génériques et se rapproche d’un audit WCAG (axé perception, manipulation), mais n’impose pas une technique.
Quant à l’audit de l’accessibilité, il est plus formel. On a 106 critères à vérifier basé sur le RGAA.
En somme, les deux types d’évaluation sont complémentaires. D’une part, ce côté accès à l’information, la perception et la facilité d’utilisation.
La priorité est de rendre les choses accessibles. Moi, j’ai été formé comme ça. L’accessibilité, c’est-à-dire le fait d’avoir accès à l’information et de pouvoir la manipuler. Et l’ergonomie, comment on rend la manipulation facile. Parce que qui dit accessible ne veut pas forcément dire facile d’utilisation.
J’ai collaboré sur des projets divers et variés mais de manière générale quand un site web est compliqué, il l’est pour tout le monde.
Quelles sont les problématiques “standards” qu’on est amené à rencontrer sur des supports non accessibles qui doivent être mis en conformité ?
On trouve beaucoup de problématiques de base comme :
Quel est le plus grand défi en matière d’accessibilité numérique que l’on peut retrouver chez les clients, est-ce que c'est au niveau organisationnel pour de grandes entreprises, est-ce que c’est au niveau de l’intégration et de l’application de ce concept ou toute autre chose ?
Depuis la publication du Décret de loi Accessibilité Numérique, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à à avoir entendu la notion d’obligation légale.
Mais le plus grand défi reste celui de relever l’objection « c’est une contrainte et ça va nous coûter ». Pour cela, il faut expliquer que l’accessibilité web, c’est une bonne pratique avec des procédures à respecter, notamment en développement.
L’enjeu est que cela soit pris en compte sur toute la chaîne. On parle des développeurs, mais il n’y a pas que les développeurs. Si la charte graphique est mal pensée, on ne pourra jamais rendre un site accessible si les contrastes ne sont pas bons.
Le challenge inhérent, c’est de pouvoir transformer l’opinion qu’ont les gens sur le sujet. Ces derniers pensent que l’accessibilité est en plus, un projet annexe ou parallèle. Dans un monde idéal, l’accessibilité fait partie intégrante de la conception.
In fine, c’est aussi aider les clients à aller dans cette direction. Je ne dis pas que cela doit être fait demain. L’objectif principal est que les gens prennent en compte cet enjeu d’accessibilité, qu’ils le comprennent et qu’ils continuent d’améliorer leurs applications.