Depuis plusieurs années, le Langage Clair revient sur le devant de la scène et est au cœur des problématiques d’accessibilité et de compréhension des contenus.
En tant qu’experts en Accessibilité Numérique, c’est donc un sujet que nous traitons souvent avec nos clients à travers nos formations et nos ateliers de conseil. Vous pouvez aussi retrouver notre webinar dédié à cette thématique.
Une question revient très souvent : quelle est la différence entre Langage Clair et FALC (Facile à Lire et à Comprendre)?
Pour une majorité de personnes, il s’agit de la même chose. Ce n’est pourtant pas du tout le cas. Nous sommes face à 2 méthodologies bien distinctes qui répondent à des usages différents. Décryptons cela ensemble et avec le soutient de notre partenaire expert U31.
Définitions de ces méthodologies
Le Langage Clair et le FALC (ou Facile à Lire et à Comprendre) ont pour objectif commun de simplifier l’information afin de faciliter sa compréhension.
Cependant, ces 2 types de langages ne s’adressent pas prioritairement aux mêmes publics.
Le FALC :
- Créé par et pour des personnes avec un handicap mental ou une déficience intellectuelle
- Encadré en France par l’Unapei et l’association Nous Aussi, un texte FALC est rédigé par des équipes dédiées et validé par les personnes ciblées
Le Langage Clair
- A pour mission de faciliter la compréhension pour tous
- S’adresse aux personnes en situation de handicap ou non : y compris pour les personnes qui ont des difficultés à lire et à comprendre (allophonie, inégalités scolaires, sénior, fatigabilité…)
Des processus d’écriture différents
Le Langage Clair et le FALC répondent à des critères de réalisation différents.
Parmi les différences les plus importantes, le FALC :
- Peut adapter la mise en forme du document et utiliser des images ou pictogrammes pour expliciter les idées
- Dispose d’un référentiel européen et de recommandations de bonnes pratiques à respecter
- Est rédigé par des équipes constituées de personnes en situation de handicap
- Doit être accompagné du logo officiel pour valider la conformité du texte
De son côté, le Langage Clair :
- Garde la construction globale du document et l’identité visuelle initiale
- Explicite le contenu et utilise du vocabulaire courant
- Est standardisé par un ensemble de règles d’écriture. Par exemple : faire des phrases courtes, hiérarchiser l’information, uniformiser les temps verbaux ou encore transformer les énumérations en listes à puces.
- S’appuie sur plusieurs réseaux comme Plain Language Europe ou PLAIN
- Sera prochainement encadré par la norme ISO 24495
- Répond aux directives pour l’accessibilité des contenus Web : WCAG 2.1. En particulier, sa “Règle 3.1.5 : Lisible” dispose que tout contenu textuel sur le Web doit être “lisible et compréhensible”.
- N’a pas besoin de relecture ou validation par le public cible
Le Langage Clair et le FALC sont différents et ne répondent pas aux mêmes besoins. Ils sont pour autant, aussi bien l’un que l’autre, indispensables à leur public cible.
Quels sont les usages du Langage Clair et du FALC ?
L’usage du Langage Clair est destiné à tout un chacun dans son quotidien. Nous sommes tous confrontés chaque jour à des contenus qui mériteraient d’être adaptés en Langage Clair :
- Contrats de banque, assurance, immobilier…
- Textes réglementaires
- Fiches d’imposition
- Courriers officiels
- Démarches en ligne...
Il est également possible de se former au Langage Clair. Un certain nombre d’agences ou de structures proposent des formations, des outils ou des prestations clés en main pour produire des textes lisibles et compréhensibles par le plus grand monde.
Dans tous les milieux ou métiers, l’application du Langage Clair est bénéfique, afin de garantir à tous le même droit à l’accès à l’information.
C’est notamment un moyen pour faciliter la compréhension d’un texte dès sa première lecture quelle que soit la situation, le niveau d’éducation ou l’âge des lecteurs.
Le Langage Clair est pensé pour être universel. On peut donc aisément retrouver des textes en Langage Clair sur tous sites internet ou publications sans que cela ne soit explicitement indiqué.
Le FALC étant plus restreint de par son processus de rédaction, les documents en FALC sont plus rares. Il sont cependant facilement repérables car il est obligatoire d’apposer le logo officiel afin d’informer les utilisateurs.
Quelle que soit la technique de production de contenus, l’usage nous permet de nous rendre compte de l’importance de l’accès à l’information pour tous.
À chacun sa manière de faire et à chaque utilisateur sa préférence.