Dans l’esprit des gens, un non-voyant ayant déjà vu un certain temps et un aveugle de naissance, auront des aptitudes différentes, notamment pour ce qui relève de la représentation spatiale au sens large.
Certes, même si les neurosciences ont semble-t-il montré que la différence n’était pas si grande que ça, j’ai personnellement pu constater qu’il y en avait toute de même une !
Prenons l’exemple d’une couleur, cette notion sera évidemment abstraite pour un aveugle de naissance, contrairement à celui qui aurait vu suffisamment longtemps pour intégrer cette notion.
C'est probablement à rapprocher d’un sourd qui aurait suffisamment entendu des sons durant son enfance, par rapport au sourd dit "de naissance", pour lequel la notion même de bruit serait on ne peu plus abstraite !
Autre exemple : j’ai remarqué qu’en terme d’orientation, et plus généralement de représentation dans l’espace, un aveugle de naissance mettra plus de temps à se représenter des lieux nouveaux, par rapport à celui qui aurait intégré des repères visuels.
On peut d’ailleurs facilement vérifier que dans le premier cas, l’individu ne s’intéressera probablement pas au dessin, en relief évidemment, contrairement au deuxième qui pourra montrer un certain intérêt pour le domaine.
Il est pourtant intéressant de constater que, même pour un aveugle de naissance, la composante visuelle intervient dans le langage courant: un tel individu dira plus volontiers «j’ai vu un film à la télé» plutôt que «j’ai écouté un film à la télé».
Tout ceci semble indiquer que, dans un cas comme dans un autre, chaque individu aura ses propres repères et ses propres références et que le cerveau est capable de s’adapter.
Du travail en perspective pour les fameuses neurosciences.
C'est aussi pour cela que l'accessibilité numérique doit prendre en compte l'ensemble des besoins. Que ce soit pour dans le cadre de handicaps permanents ou temporaires.
À suivre.