L’haptique, qui évoque étymologiquement le toucher, englobe au sens strict toutes les perceptions du corps dans son environnement. Les technologies haptiques ont surtout été utilisées pour ressentir le contact physique lors de la manipulation d’objets virtuels en 3D.
À terme, les technologies haptiques associées aux images de synthèse et environnements 3D, nous immergeront dans des univers virtuels explorables à l’aide de nos cinq sens.
A l’inverse des systèmes visuels et auditifs, le sens haptique est capable à la fois de percevoir, et d’agir sur son environnement.
Sur smartphone, la technologie haptique évoquée est la "rétroaction linéaire tactile". L’écran tactile permettrait à l’utilisateur de ressentir des vibrations subtiles en fonction de l’application utilisée mais également de la position du doigt sur l’écran. Au passage du doigt sur un bouton, l’utilisateur ressent une légère vibration qui lui donne la sensation d’appuyer sur un bouton physique.
Bien d’autres technologies sont apparues : en 2014, des chercheurs de l’université de Tokyo ont conçu un écran qui combine images holographiques, capteurs infrarouges et vibrations ultrasoniques, qui permet de retranscrire des sensations allant du vent, jusqu’à une surface complètement rigide.
La même année Fujitsu a présenté un écran à la fois tactile et haptique très prometteur : toujours à l’aide d’ultrasons, l’écran est capable de retranscrire les boutons physiques à l’écran ainsi qu’un effet de texture très précis.
Beaucoup plus récemment, la technologie haptique a été mise en lumière par Apple qui a présenté deux nouveaux produits l’utilisant : le nouveau Macbook et l’Apple Watch. Le nouveau trackpad de la gamme des Macbook ne clique plus mais vibre lorsqu’il est actionné. La sensation de clic est préservée tout en offrant un encombrement réduit au dispositif.
Apple se serait d’ailleurs rapproché de l’entreprise Finlandaise Senseg et de sa technologie Tixel. Cette technologie simule le toucher grâce à un champ électrique. Des pulsations électriques sont envoyées dans les doigts lorsqu’ils se rapprochent de certains éléments d’interface.
Mais le principal intérêt des technologies haptiques reste à notre sens l’accessibilité numérique des personnes souffrant d’un handicap, et plus particulièrement les malvoyants et non-voyants.
En 2011 le premier téléphone à écran haptique capable de retranscrire du braille a été présenté par l’entrepreneur indien Sumit Dagar. Le prototype qui a été présenté lors des TED était capable, à l’aide de picots, de retranscrire toutes les informations à l’écran en braille.
Il intègre également un appareil photo qui retranscrit à l’écran l’image photographiée en relief afin que les personnes malvoyantes et non-voyantes puissent sentir les volumes.
Nous attendons avec impatience de nouvelles applications de cette technologie très prometteuse pour améliorer l’accessibilité numérique des personnes souffrant d’un handicap.
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