Les IA conversationnelles, type ChatGPT, ont lancé une innovation de rupture, que ce soit en termes de technologie ou d’usages dans divers métiers. Si vous n’avez pas lu le précédent article sur le sujet, cliquez ici !
Comme vous l’avez probablement vu sur les différents réseaux et sondages, le modèle d’entrainement a fortement influencé différents domaines que ce soit le monde artistique, le développement informatique ou sur des stratégies d’engagements.
En tant qu’auditrice en accessibilité, je me suis posé la question de l’usage de ChatGPT dans mon métier.
Le métier d’auditeur est mort, vive les auditeurs !
Actuellement, notre métier d’auditeur en accessibilité consiste à :
- Echantillonner les pages d’interfaces faisant l’objet de l’étude, selon la réglementation française.
- Analyser chaque page échantillonnée selon les critères du RGAA ou du WCAG.
- Préparer un document (excel) permettant d’identifier les conformités, les non conformités avec des recommandations et des spécifications techniques.
- Accompagner nos clients auprès des équipes projets, des développeurs & des designers pour la correction des conformités et des bonnes pratiques.
- Etablir une recette.
- Délivrer une déclaration d’accessibilité sur l’interface.
Un constat de notre équipe, est que l’audit d’un site ou d’une application et notamment le remplissage du tableau de conformité peut être long et fastidieux. La problématique aussi à lier le problème que l’on perçoit et le critère peut aussi être compliquée pour les novices. Nous notons aussi de devoir auditer une grande série d’interfaces, dans des délais de plus en plus courts.
Egalement, le cadre législatif n’est pas strict sur les non-conformités des différentes applications métiers, sites et autres interfaces.
Nous pourrions donc nous dire, en tant que personne non initiée, que le besoin d’un auditeur n’est pas nécessaire si nous avons ChatGPT ou assimilé. Ces outils pourraient répondre à de grandes questions que l’on se pose, augmenter la qualité de ses rendus digitaux et donner des codes plus accessibles en recommandations.
Testons ensemble la version 3.5 de ChatGPT :
Dans cet exemple, je pose la question pour tester en détail le critère 3.2 du RGAA.
Tout d’abord, le RGAA est défini en “Référentiel général d’Accessibilité pour les Administrations”, au lieu de “Référentiel Général de l’Amélioration de l’Accessibilité”
Le critère est lié aux contrastes de couleurs (3.2) donc nous attendons les principes de tests associés, mais l’outil nous donne les tests associés sur l’espacement du texte (10.12). Cela peut donc prêter à confusion pour des personnes voulant auditer elles-mêmes des interfaces.
En régénérant une autre solution, ici, on nous donne les critères 4.1 du RGAA, car celui-ci s’est trompé entre la version du RGAA et sur le numéro du critère.
Note : La version 4.0, payante, de ChatGPT a beaucoup moins d’erreurs sur le sujet parce qu'entrainée avec les avis et les remarques des utilisateurs et sera traitée sur le 3ème article sur l’IA.
Il est aussi très important de faire attention aux sources que nous utilisons. En tant qu’auditeurs, c’est notre mission de donner des informations et de recommandations pertinentes, claires et basées sur des sources sûres.
Bien que l’outil puisse nous fournir des informations parfois pertinentes sur le sujet, il est primordial d’avoir des notions d’accessibilité ou bien de multiplier les sources pour délivrer les meilleures recommandations possibles.
Alors IA ou pas IA ?
En tant qu’auditeur, notre travail au quotidien peut être amélioré avec le “scrap” sur des documents, aider aux tâches récurrentes et lier des critères à des tests. Cependant, il faut prendre de la hauteur sur les résultats générés. Comme tout outil, comme l’était “Wikipédia”, les sources et les informations fournies doivent être vérifiées. Il est donc important de ne pas penser que l’IA remplacera le métier d’auditeur. Que ce soit au niveau de l’adaptation ou de la pertinence des recommandations fournies.
Cependant, si bien utilisé, c’est un outil puissant, via les API, qui pourrait accompagner un processus d’audit. Il pourrait combler un bon nombre “d’oublis” de certains utilisateurs, aider à la correction et à la prise en compte de contraintes techniques, humaines… C’est un travail d’utilité publique que de rendre les outils et interfaces accessibles à tous.
Comme toute innovation technologique, il est primordial de penser à l’utilisateur en prenant en compte l’inclusion. Penser aux handicaps, à la représentation, et à l’accessibilité numérique pourrait enfin rendre ChatGPT et l’IA réellement accessibles à tous. Ainsi, avoir une vision humaniste et universaliste de l’information pourrait être enfin à notre portée.
👉🏽 Notre prochain article portera sur les recommandations techniques de chatGPT, la génération de codes et un comparatif entre la version 3.5 et la version 4.0 portée sur l’accessibilité numérique. |